Raphaël Confiant : « L’œuvre de Frantz Fanon subit une véritable éclipse »


Dans une « autobiographie imaginée », l’écrivain martiniquais rend hommage à son compatriote, médaillé de la seconde guerre mondiale, compagnon de route des indépendantistes algériens et intellectuel exigeant décédé en 1961. Interview.

Décembre 1961, hôpital de Bethesda, États-Unis. L’écrivain et psychiatre martiniquais Frantz Ibrahim Omar Fanon se meurt. Son dernier livre, Les Damnés de la terre, écrit dans l’urgence, est sur le point d’être publié. Il vivra juste assez pour en lire la virulente préface, signée Jean-Paul Sartre, mais la leucémie aura raison de son corps avant que cette Algérie qu’il aimait tant et pour laquelle il se battait n’obtienne son indépendance, en 1962.

Profondément influencé par les écrits et la vie de Fanon, son compatriote Raphaël Confiant lui consacre aujourd’hui une « autobiographie imaginée » où il parvient, avec subtilité, à raconter le personnage tout en incarnant ses idées. L’insurrection de l’âme. Frantz Fanon, vie et mort du guerrier-silex (Caraïbéditions, 394 pages, 21,30 euros) est une belle introduction à l’oeuvre – et un hommage à l’homme.

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Pourquoi il faut relire Les Damnés de la terre de Frantz Fanon


En juillet et en août, Jeune Afrique revient sur des œuvres majeures qui font toujours parler d’elles, inspirant le présent. Cette semaine, Les Damnés de la terre, écrit en 1961 par le Martiniquais Frantz Fanon.

«Libération nationale, renaissance nationale, restitution de la nation au peuple, Commonwealth, quelles que soient les rubriques utilisées ou les formules nouvelles introduites, la décolonisation est toujours un phénomène violent. »

Quand il écrit les premières lignes des Damnés de la terre, en mai 1961, Frantz Fanon se sait déjà condamné par la leucémie myéloïde dont il est atteint. Il aura tout de même la chance de voir son livre publié de son vivant, aux éditions Maspero, et préfacé par le philosophe français Jean-Paul Sartre.

L’ouvrage, édité dans la discrétion, est interdit dès sa diffusion pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État ». En pleine guerre d’Algérie, l’inverse eût surpris… Quoi qu’il en soit, le texte trouve tout de suite un large écho.

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GAËL OCTAVIA : « LA FIN DE MAME BABY », ENTRE CONFLIT D’APPARTENANCE ET ÉMANCIPATION


Avec La Fin de Mame Baby, l’auteure française née en Martinique, Gaël Octavia, signe un roman singulier sur la place de la femme dans les sociétés patriarcales. Rencontre.

Après trois pièces de théâtre, Gaël Octavia, 40 ans, fait sa rentrée littéraire avec un premier roman publié aux éditions Gallimard : La fin de Mame Baby. L’auteure livre un portrait croisé de quatre femmes – majoritairement noires – qui tentent d’échapper à leur déterminisme géographique et socio-culturel, et à s’émanciper des carcans masculinistes. Une fresque sociale teintée de féminisme qui fait s’interroger sur la place des femmes noires de France.

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Gaël Octavia : « La fin de Mame Baby », entre conflit d’appartenance et émancipation

Roman : « Madame St-Clair », reine martiniquaise des bandits de Harlem


Avec son nouveau roman, Raphaël Confiant revient sur l’histoire de Stéphanie St-Clair, Martiniquaise qui régna sur la loterie clandestine du New York de la prohibition, au début du XXe siècle.

Au panthéon des bandits, le Sicilien Charles « Lucky » Luciano occupe une place de choix. Arrivé en 1906 aux États-Unis à l’âge de 9 ans, il devint autour de la trentaine le principal parrain du milieu new-yorkais, régnant sur les jeux, le trafic d’alcool, la drogue, la prostitution… Parmi ses principaux acolytes, le chef de la mafia de Chicago, Al Capone, et celui de la mafia juive, Meyer Lansky. De ce monde de brutes qui se développa à l’heure de la prohibition, l’histoire a surtout retenu des noms d’hommes blancs. C’est totalement injuste : des femmes noires peuvent aussi avoir du sang sur les mains, et l’on doit remercier l’écrivain Raphaël Confiant de nous le rappeler.

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