Présentation de la conférence
Pour comprendre les enjeux, controverses et dérapages qui caractérisent ce secteur et les défis qui persistent dans les efforts de trouver des solutions, une mise en perspective historique du modèle « extractiviste » au Canada s’impose.
La présentation débutera avec un bref retour sur la place du secteur minier dans l’économie politique canadienne et sur les normes, principes, règles, procédures et les rapports asymétriques de pouvoir qui caractérisent ce modèle. Pour comprendre l’expansion du secteur au niveau international et qui font du Canada une plaque tournante pour l’investissement minier mondial, une série de facteurs seront considérés.
D’une part, les politiques du Canada en matière de promotion des intérêts économiques et commerciaux canadiens et d’autre part, les conditions particulières de la libéralisation du secteur minier à partir des années 1980-1990 dans des pays riches en minerais, dont plusieurs se retrouvent sur le continent africain.
Le résultat consiste en :
- l’introduction d’un modèle minier très libéralisé,
- la redéfinition du rôle de l’État, accompagnée souvent par une faible capacité à assurer la mise en œuvre des mesures adoptées,
- la traçabilité et
- la transparence dans la gestion des recettes minières.
Des exemples précis de certaines conséquences de la politique canadienne et de la présence des investissements miniers en termes d’impacts environnementaux et sociaux seront présentés au cours de cette conférence. Et en réponse, Mme Campbell évoquera les stratégies de responsabilité sociale des entreprises (RSE) mises de l’avant pour regagner une légitimé pour leurs activités ainsi que les enjeux que soulèvent ces stratégies.
La conférencière conclura avec des pistes de solutions que préconisent des instances à différents niveaux en Afrique sur les façons d’assurer une plus grande transparence et un meilleur partage des retombées parmi les populations des pays concernés. Au Canada, des débats persistent sur la façon de garantir une plus grande responsabilité et imputabilité des compagnies minières canadiennes en Afrique et ailleurs.
La conférence durera environ 60 minutes et sera suivie d’une période de questions de 30 minutes.
L’animation du clavardage et la modération de la conférence seront assurées par Alexandre Veilleux, doctorant en science politique.
Biographie de la conférencière : Bonnie Campbell
Bonnie Campbell, (M.A., D.Phil, University of Sussex), est professeure émérite au Département de science politique de l’Université du Québec à Montréal où elle a enseigné l’économie politique pendant de nombreuses années. Elle a dirigé (2011-2017) le Centre interdisciplinaire de recherche en développement international et société (CIRDIS) et le Groupe de recherche sur les activités minières en Afrique (GRAMA) (1998-2017). Elle fut membre du Groupe consultatif nommé par le Gouvernement fédéral du Canada en 2006-2007 lors des Tables Rondes nationales sur la responsabilité sociale et l’industrie extractive canadienne dans les pays en développement. De 2007 à 2011, elle fut membre de l’International Study Group sur la révision des régimes miniers en Afrique de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies, Addis Abéba. Professeure Campbell est membre de la Société Royale du Canada depuis 2012.
Bonnie Campbell est responsable de la publication de très nombreux articles dans des revues scientifiques et de la direction ou rédaction de quinze volumes, dont :
- Restructuring in Global Aluminium, avec Magnus Ericsson (Eds.) (Mining Journal Books Ltd, Londres, 1996)
- Regulating Mining in Africa: For whose Benefit? (Nordiska Afrikainstitutet (NAI), Uppsala, 2004)
- Qu’allons-nous faire des pauvres? Réformes institutionnelles et espaces politiques ou les pièges de la gouvernance pour les pauvres (L’Harmattan, Paris, 2005)
- Mining in Africa. Regulation and Development (Pluto, Londres, CRDI, Ottawa et NAI, Uppsala, 2009), qui fut traduit en français et publié en 2010 : Ressources minières en Afrique. Quelle réglementation pour le développement? (Presses de l’Université du Québec (PUQ), Québec, CRDI, Ottawa et Nordiska Afrikainstitutet, Uppsala)
- Pouvoir et régulation dans le secteur minier : leçons à partir de l’expérience canadienne (PUQ, Québec, 2012)
- Modes of Governance and Revenue Flows in African Mining (International Political Economy Series, Palgrave Macmillan, Basingstoke, Hampshire, Royaume-Uni, 2013)
Elle fut co-directrice avec Jean-Jacques Gabas, Denis Pesche et Vincent Ribier pour Les transformations des politiques de coopération. Secteurs agricoles et miniers au Canada et en France. (Paris : Karthala-GEMDEV et Québec : Presses de l’Université du Québec 2016) et enfin, co-directrice avec Myriam Laforce, La responsabilité sociale des entreprises dans le secteur minier : Réponse ou obstacle aux enjeux de légitimité et de développement en Afrique? (Québec : Presses de l’Université du Québec, 2016).
Biographie du présentateur : Issiaka Mandé
Issiaka Mandé est professeur au Département de science politique de l’UQAM. Il s’intéresse à l’histoire socio-économique de l’Afrique contemporaine et a été l’un des acteurs importants lors de la rédaction de la Déclaration de Québec sur la sauvegarde et la mise en valeur des recensements africains (juin 2007). L’essentiel de ses travaux porte sur l’histoire des populations de l’Afrique occidentale avec un accent particulier sur la circulation migratoire dans cette région.
Quand : Jeudi 25 mars 2021, 18 h à 19 h 30
Événement en ligne, en direct sur ZOOM
Pour participer à la conférence, il suffit de cliquer sur le lien Inscription. Vous recevrez un courriel de confirmation avec un lien ZOOM.
Lien pour s’inscrire : Inscription