[SEEA-MTL] Invitation à la prochaine conférence «Les ancêtres que l’on commémore…»


Le Chapitre de Montréal de la Société pour l’Étude de l’Égypte ancienne, en collaboration avec l’UQAM, est heureuse de vous convier à sa première conférence régulière de la saison intitulée
«Les ancêtres que l’on commémore et ceux que l’on oublie : Enquête sur quelques phénomènes mémoriels durant le règne du roi kouchite Aspelta»
par Jessica Bouchard, candidate au doctorat en histoire/nubiologie, UQAM, en cotutelle avec l’Univ. de Münster
DATE: Mardi le 23 octobre à 19h   «NOTER LE CHANGEMENT DE DATE»
LIEU: UQAM, pav. J.-A.-Desève, salle DS-R515, 320 rue Ste-Catherine Est, H2X 1L7
Entrée libre
RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE:
Paradoxalement, l’un des souverains les mieux documentés du royaume de Kouch, le roi Aspelta dont le règne est situé approximativement au début du VIe s. av. J.-C., fut aussi la cible d’une virulente campagne de damnatio memoriae. Nous proposons donc d’observer de plus près la tension entre mémoire et oubli qui semble culminer sous son règne afin d’éclairer la perception de l’histoire telle que manifestée dans les sources royales. Les inscriptions indiquent que la légitimité du règne d’Aspelta fut construite d’abord via l’ancrage dans la continuité d’une lignée importante (son ascendance sur sept générations dans la Stèle d’Élection), puis sur le respect du culte des ancêtres (Stèle de Khaliut). Le roi kouchite, tout comme ses contemporains en Égypte, fut donc soucieux de s’inscrire le plus profondément possible dans un passé royal, tirant ainsi une part de légitimité de certains ancêtres bien choisis. Plus tard dans son règne, il recherche l’appui que lui confère l’établissement d’un culte pour un fils de Piankhy, démontrant par la même occasion l’importance qu’on pouvait accorder à l’existence prolongée par la commémoration. Le coup assené à sa mémoire par plusieurs actions à visée damnatrice (bris de statues, effacement de cartouches, destruction d’édifices, etc) dut alors être accablant, une attaque à la fois envers son pouvoir et envers sa mémoire. Mais s’agissait-il réellement d’une seule campagne organisée dans le but d’effacer son règne de l’histoire, ou plutôt d’actions différenciées, symptômes d’un règne tumultueux ?
 

Exposition solo «Vibrance» à la Maison de l’Afrique


Exposition solo  Vibrance – voyager au-delà de l’image

Marianne Shaker

Du 28 septembre au 9 novembre 2018

L’exposition Vibrance – voyager au-delà de l’image  de Marianne Shaker, artiste née en Égypte, qui prend plaisir à dessiner, peindre, découper et coller pour partager son univers. Dynamique familiale, transmission d’héritages culturels, racines, passage du temps, métissage vécu depuis des siècles… sa recherche artistique approfondit le thème de l’identité humaine.

D’une manière toute spéciale, les tableaux de Marianne Shaker invitent le regard du spectateur à traverser l’œuvre en passant d’un mélange de formes à une imprévisible fusion. C’est dans cet esprit que l’exposition Vibrance – voyager au-delà de l’image doit être vécue. Tout comme l’artiste a navigué au gré de sa fantaisie pour composer un tableau fait de découpages et de traits de couleurs, chaque spectateur est invité à découvrir son propre cheminement identitaire selon la “Vibrance” qu’il éprouve face à l’image qui lui est proposée.

Maison de l’Afrique Montréal
6256, avenue Henri-Julien
Montréal (Québec) H2S 2T8
Tél : (514) 875-7710
(Métro Rosemont ou Beaubien)
Facebook

Conférence Amadou Lamine Sall


Conférence Amadou Lamine Sall

9 octobre 2018

12 h 00 – 14 h 00

Adresse
475, boulevard De Maisonneuve Est
Montréal (Québec) H2L 5C4

Rez-de-chaussée

Métro : Station Berri-UQAM

Le public est invité à venir rencontrer le poète sénégalais Amadou Lamine Sall, qui participera à une conférence-débat animée par le président-directeur général de BAnQ, Jean-Louis Roy.

Mentionnons qu’Amadou Lamine Sall a tout récemment été désigné lauréat du Prix international de poésie Fernando d’Almeida, remis par le Festival international de la poésie de Trois-Rivières, qui se tient du 28 septembre au 7 octobre.

Né le 26 mars 1951 à Kaolack, au Sénégal, Amadou Lamine Sall est l’un des poètes les plus importants de l’Afrique francophone contemporaine. Léopold Sédar Senghor a dit de lui qu’il est « le poète le plus doué de sa génération ».

 

Le Nobel de la paix au médecin Denis Mukwege et à la militante yézidie Nadia Murad


Le prix Nobel de la paix a été attribué vendredi au médecin congolais Denis Mukwege et à la Yazidie Nadia Murad, ex-esclave du groupe État islamique, qui œuvrent à « mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’arme de guerre ».

L’un gynécologue, l’autre victime, Denis Mukwege (63 ans) et Nadia Murad (25 ans) incarnent une cause planétaire qui dépasse le cadre des seuls conflits, comme en témoigne le raz-de-marée planétaire #MeToo déclenché il y a un an par des révélations de la presse sur le comportement du producteur américain Harvey Weinstein.

« Denis Mukwege et Nadia Murad ont tous les deux risqué personnellement leur vie en luttant courageusement contre les crimes de guerre et en demandant justice pour les victimes », a déclaré la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen.

« Un monde plus pacifique ne peut advenir que si les femmes, leur sécurité et droits fondamentaux sont reconnus et préservés en temps de guerre », a-t-elle ajouté.

Les Nations unies ont salué une annonce « fantastique » qui « aidera à faire avancer le combat contre les violences sexuelles comme arme de guerre dans les conflits ».

« C’est une cause chère aux Nations unies », a précisé la porte-parole de l’ONU à Genève, Alessandra Vellucci.

L’homme qui répare les femmes

Travailler sans relâche et ne jamais se résigner à l’horreur. Le Dr Denis Mukwege « répare » depuis des années les femmes violées victimes des guerres oubliées dans l’est de la RDC.

À deux mois et demi d’élections cruciales dans ce pays meurtri d’Afrique, les jurés du prix Nobel ont aussi récompensé une voix parmi les plus sévères envers le régime du président Joseph Kabila, davantage entendue à l’étranger qu’au pays.

« L’homme cesse d’être homme lorsqu’il ne sait plus donner l’amour et ne sait plus donner l’espoir aux autres », déclarait-il en 2015 au personnel de l’hôpital de Panzi qu’il dirige à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu.

Par son combat pour la dignité des femmes du Kivu, il est aussi de fait le porte-parole des millions de civils menacés par les exactions des groupes armés ou des grands délinquants du Kivu, région riche en coltan.

Lui-même dans le viseur, il échappe de peu un soir d’octobre 2012 à une tentative d’attentat. Après un court exil en Europe, il rentre en janvier 2013 à Bukavu.

Entre deux voyages à l’étranger, comme cette année en Irak pour lutter contre la stigmatisation des femmes violées yézidies, le docteur Mukwege vit sous la protection permanente de soldats de la Mission des Nations unies au Congo (MONUSCO).

« C’est un homme droit, juste et intègre, mais intraitable avec la médiocrité » qui veut faire de Panzi un pôle de référence « aux normes internationalement reconnues », dit de lui le Dr Levi Luhiriri, médecin de l’hôpital. Sa fondation est largement soutenue par l’Union européenne.

Déjà récompensé en Europe, aux États-Unis et en Asie pour son action, ce colosse débordant d’énergie à la voix grave et douce a lancé en 2014 un mouvement féministe masculin, V-Men Congo.

Il prête son image à une campagne mondiale incitant les grandes multinationales à contrôler leurs chaînes d’approvisionnement pour s’assurer qu’elles n’achètent pas des « minerais du sang », qui contribuent à alimenter la violence dans l’est du Congo.

De l’esclavage au Nobel

À 25 ans, Nadia Murad a survécu aux pires heures traversées par son peuple, les yézidis d’Irak, jusqu’à en devenir une porte-parole respectée et à décrocher le Nobel de la paix.

Cette jeune fille au visage fin et pâle encadré par de longs cheveux bruns aurait pu couler des jours tranquilles dans son village de Kosho, près du bastion yézidi de Sinjar, une zone montagneuse coincée aux confins de l’Irak et de la Syrie.

Mais la percée fulgurante des jihadistes du groupe armé État islamique (EI), en 2014, en a décidé autrement.

Un jour d’août, sur des pick-up surmontés de leur drapeau noir, ils ont fait irruption, tué des hommes, transformé en enfants-soldats les plus jeunes et condamné des milliers de femmes aux travaux forcés et à l’esclavagisme sexuel.

Aujourd’hui encore, Nadia Murad – comme son amie Lamia Haji Bachar, avec laquelle elle obtenait en 2016 le prix Sakharov du Parlement européen – n’a de cesse de répéter que plus de 3000 yézidies sont toujours portées disparues, probablement encore captives.

Les djihadistes ont voulu « prendre notre honneur mais ils ont perdu leur honneur », affirmait aux eurodéputés européens celle qui a été nommée « Ambassadrice de l’ONU pour la dignité des victimes du trafic d’êtres humains ».

C’est depuis l’Allemagne, pays où elle a rejoint sa soeur, que Mme Murad mène « le combat de [son] peuple », selon ses mots : faire reconnaître les persécutions commises en 2014 comme un génocide.

Une semaine de récompenses

L’an dernier, c’était la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) qui l’avait emporté.

Après le prix de la paix, le seul décerné à Oslo, celui d’économie donnera lundi à Stockholm le clap de fin à la saison Nobel.

La médecine a ouvert le bal des Nobel 2018, lundi, avec le sacre d’un duo de chercheurs nippo-américain, James Allison et Tasuku Honjo, honorés pour leurs travaux sur la capacité du corps à se défendre contre les cancers virulents comme le cancer du poumon et le mélanome.

Le prix de physique est allé mardi au Français Gérard Mourou et à son étudiante canadienne Donna Strickland, ainsi qu’à l’Américain Arthur Ashkin, pour avoir révolutionné la technique des lasers, utilisés notamment aujourd’hui dans l’étude de l’infiniment petit et la chirurgie de l’oeil.

Mercredi, ce sont deux Américains, Frances Arnold et George Smith, et un Britannique, Gregory Winter, qui ont remporté le Nobel de chimie pour avoir modifié les propriétés des enzymes à des fins thérapeutiques et industrielles en s’inspirant des principes de l’évolution et de la sélection naturelle.

Les Nobel, qui consistent en une médaille d’or, un diplôme et un chèque de 9 millions de couronnes suédoises (environ 1,3 million de dollars canadiens), seront formellement remis à Oslo et Stockholm le 10 décembre, date anniversaire de la mort de leur fondateur Alfred Nobel (1833-1896).

Voir l’article source :

Prix Nobel de la Paix 2018