Pourquoi il faut relire Les Damnés de la terre de Frantz Fanon


En juillet et en août, Jeune Afrique revient sur des œuvres majeures qui font toujours parler d’elles, inspirant le présent. Cette semaine, Les Damnés de la terre, écrit en 1961 par le Martiniquais Frantz Fanon.

«Libération nationale, renaissance nationale, restitution de la nation au peuple, Commonwealth, quelles que soient les rubriques utilisées ou les formules nouvelles introduites, la décolonisation est toujours un phénomène violent. »

Quand il écrit les premières lignes des Damnés de la terre, en mai 1961, Frantz Fanon se sait déjà condamné par la leucémie myéloïde dont il est atteint. Il aura tout de même la chance de voir son livre publié de son vivant, aux éditions Maspero, et préfacé par le philosophe français Jean-Paul Sartre.

L’ouvrage, édité dans la discrétion, est interdit dès sa diffusion pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État ». En pleine guerre d’Algérie, l’inverse eût surpris… Quoi qu’il en soit, le texte trouve tout de suite un large écho.

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GAËL OCTAVIA : « LA FIN DE MAME BABY », ENTRE CONFLIT D’APPARTENANCE ET ÉMANCIPATION


Avec La Fin de Mame Baby, l’auteure française née en Martinique, Gaël Octavia, signe un roman singulier sur la place de la femme dans les sociétés patriarcales. Rencontre.

Après trois pièces de théâtre, Gaël Octavia, 40 ans, fait sa rentrée littéraire avec un premier roman publié aux éditions Gallimard : La fin de Mame Baby. L’auteure livre un portrait croisé de quatre femmes – majoritairement noires – qui tentent d’échapper à leur déterminisme géographique et socio-culturel, et à s’émanciper des carcans masculinistes. Une fresque sociale teintée de féminisme qui fait s’interroger sur la place des femmes noires de France.

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Gaël Octavia : « La fin de Mame Baby », entre conflit d’appartenance et émancipation

Roman : « Madame St-Clair », reine martiniquaise des bandits de Harlem


Avec son nouveau roman, Raphaël Confiant revient sur l’histoire de Stéphanie St-Clair, Martiniquaise qui régna sur la loterie clandestine du New York de la prohibition, au début du XXe siècle.

Au panthéon des bandits, le Sicilien Charles « Lucky » Luciano occupe une place de choix. Arrivé en 1906 aux États-Unis à l’âge de 9 ans, il devint autour de la trentaine le principal parrain du milieu new-yorkais, régnant sur les jeux, le trafic d’alcool, la drogue, la prostitution… Parmi ses principaux acolytes, le chef de la mafia de Chicago, Al Capone, et celui de la mafia juive, Meyer Lansky. De ce monde de brutes qui se développa à l’heure de la prohibition, l’histoire a surtout retenu des noms d’hommes blancs. C’est totalement injuste : des femmes noires peuvent aussi avoir du sang sur les mains, et l’on doit remercier l’écrivain Raphaël Confiant de nous le rappeler.

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« Black America » raconte la lutte quotidienne de la communauté noire aux États-Unis


De Jim Crow à Ferguson, Caroline Rolland-Diamond raconte le combat des Africains-Américains pour l’égalité à travers un essai efficace et intelligent.

En 2008, l’élection de Barack Obama soulevait l’espoir d’une Amérique post-raciale. Mais la mort de Michael Brown, en août 2014, à Ferguson, suivie d’une série d’abus policiers visant les Africains-Américains, a montré combien la lutte pour l’égalité restait inachevée.

Dans son essai dense et richement documenté, Black America, l’historienne Caroline Rolland-Diamond, professeure d’histoire et de civilisation américaines à l’université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, souligne qu’il est essentiel de ne pas cantonner les aspirations à l’égalité à la seule lutte civique.

Les questions économiques et celles relevant de l’appartenance de classe sont en effet restées présentes durant toute l’histoire de la mobilisation noire. Plusieurs indicateurs statistiques, du seuil de pauvreté au taux d’incarcération, témoignent encore de la précarité structurelle dont souffre une large partie de cette communauté.

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