Cinquante-huit ans après la création de l’Organisation de l’unité africaine, la délimitation des États africains imaginée par les ex-puissances coloniales entrave encore, jusqu’à l’absurde, les déplacements des populations sur le continent.
Lorsqu’ils fondèrent l’Organisation de l’unité africaine en 1963, les trente chefs d’États qui étaient à la manœuvre (Haïlé Sélassié, Nkrumah, Senghor, Hassan II, Modibo Keïta, Nyerere…) établirent le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Ce fut une sage décision.
Ces lignes tracées dans le sable ou la roche étaient le plus souvent absurdes – voyez celles du golfe de Guinée, par exemple, qui sont verticales alors qu’elles auraient dû être horizontales. Mais les remettre en question aurait ouvert la boîte de Pandore et causé d’interminables palabres qui auraient dégénéré en conflits sanglants.
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