Dans le désert du Sahara, le sable couvre 2 millions de kilomètres carrés, soit 20 pour cent de sa surface. C’est énorme mais puisqu’il ne couvre qu’un cinquième du territoire, la question se pose : y aurait-il-donc plein d’oasis? Eh bien non! Les poches d’eau sont souvent des mirages. Elles ne représentent qu’un millième de la surface du désert. Vaut mieux suivre son chameau et surveiller sa boussole. En réalité le Sahara est surtout fait de surfaces arides rocheuses, souvent sur un plateau ou une montagne.
La pénurie? Le sable des plages et des mers
Or, saviez-vous que se dessine dans le monde une pénurie de sable. Malheureusement, ce n’est pas celui du Sahara qui est en demande. Ce sont les mers et les plages qui sont en train de se faire vider de leur sable pour construire des habitations ou fabriquer des puces informatiques, du dentifrice et des cosmétiques. Ce sable contient du silicium et en plus il s’agglomère facilement pour se transformer en ciment ou en béton armé. Voilà qui explique tout. Il faut 200 tonnes de sable pour ériger une petite maison. Pouvez-vous alors imaginer combien de tonnes il a fallu pour construire le plus haut gratte-ciel de la planète à Dubaï? Assez pour épuiser tout le sable des environs et d’être obligé d’en importer d’Australie.
En Afrique, on se tire dans le pied.
Selon l’article signé par le canadien Paul Therrien dans la revue Forces, en Sierra Leone, les villageois pauvres ruinent leurs propres rives pour la pêche en vendant le sable à des groupes criminels. Le marché noir ferait rage aussi au Libéria, au Nigéria et au Kenya. Et Therrien conclut son article ainsi : Trouver des solutions de remplacement au sable pour ses usages nombreux et essentiels n’est pas une priorité politique…la tendance ira donc en s’accélérant plutôt que l’inverse. On ne verra plus nos plages du même œil après avoir lu cet article.
Yvan Asselin