21 livres d auteurs africains à lire une fois dans sa vie


La littérature africaine est extrêmement riche. À travers ses romans, sa poésie et sa dramaturgie, c’est une littérature unique, qui permet de mieux comprendre l’Afrique grâce à des thèmes comme la colonisation, l’esclavage et le racisme.

C’est aussi une littérature relativement récente, la culture africaine s’étant longtemps appuyée sur la tradition orale.

Pour une vue d’ensemble de ses plus grandes œuvres, voici 21 livres d’auteurs africains à lire absolument.

01 – «L’enfant noir» – Camara Laye,  PKJ, 1953 – Pocket

Le roman L’enfant noir de Camara Laye est considéré comme un roman précurseur de la littérature africaine contemporaine. Fortement inspiré de l’enfance de l’auteur, le livre relate l’histoire de Laye, un enfant vivant paisiblement dans le village de Kouroussa, en Haute-Guinée, qui oscille entre son attachement à la vie traditionnelle de son village et son goût pour les études.

Écrivain guinéen, Camara Laye a été le premier ambassadeur du Ghana, puis chercheur à l’Institut fondamental d’Afrique noire. Ses origines africaines auront teinté toute son œuvre et guidé toutes ses recherches.

02 – «Le monde s’effondre» – Chinua Achebe – Présence Africaine

Le roman Le monde s’effondre de Chinua Achebe se penche sur le choc culturel qu’a représenté l’arrivée des colons britanniques pour la population du Nigeria à la fin du XIXe siècle. Ce roman, paru en 1958, est un autre incontournable de la littérature africaine.

Chinua Achebe était un écrivain et poète nigérian. Professeur d’université et rédacteur en chef d’un journal, il a aussi rédigé deux œuvres littéraires marquantes, Le monde s’effondre et Le malaise.

03 – «L’aventure ambiguë» – Cheikh Hamidou Kane  – 10/18

L’aventure ambiguë se penche sur le cheminement spirituel du jeune Samba Diallo, issu du pays des Diallobé et déchiré entre la culture occidentale et sa culture d’origine. Ce roman philosophique, classique de la littérature africaine, a reçu le Grand prix de l’Afrique noire en 1962.

Écrivain et fonctionnaire sénégalais, Cheikh Hamidou Kane a, en plus d’écrire, occupé différents postes. Il a notamment été représentant de l’UNICEF pendant plusieurs années dans des pays africains.

04 – «Cahier d’un retour au pays natal» – Aimé Césaire – Présence Africaine

Dans Cahier d’un retour au pays natal, un long texte poétique, Aimé Césaire raconte son retour en Martinique et prend conscience des effets néfastes du colonialisme sur les droits des personnes noires. Considéré comme une œuvre précurseuse du courant littéraire de la négritude, ce recueil a été étudié dans de nombreux établissements scolaires.

Homme de lettres et homme politique, Aimé Césaire a été député de la Martinique et maire de Fort-de-France.

05 – «Ville cruelle» – EZA Boto – Présence Africaine

Se déroulant à l’époque coloniale, Ville cruelle raconte l’histoire de Banda, un orphelin de père élevé par sa mère qui, à la demande celle-ci, désire se marier. Sans le sou pour payer la dot, le jeune homme se rend en ville pour y vendre du cacao. Or, il est aussitôt happé par la violence et la dureté du milieu.

Eza Boto, de son vrai nom Alexandre Biyidi, est un auteur français d’origine camerounaise.

06 – «Une si longue lettre» – Mariama Bâ – Encre noire

Une si longue lettre est un roman épistolaire relatant les échanges entre deux amies sénégalaises qui s’expriment sur leur vie de femme, d’épouse et de mère. Traitant notamment de mariage forcé, de polygamie et de droits des femmes, le roman est considéré comme un témoignage sans précédent sur la condition des femmes du Sénégal.

Femme de lettres sénégalaise, Mariama Bâ est devenue célèbre par sa façon de dépeindre habilement les disparités entre hommes et femmes. Une si longue lettre est son premier ouvrage, et le plus célèbre.

07 – «Les contes d’Amadou Koumba» – Birago Diop – Présence Africaine

Les contes d’Amadou Koumba est un recueil de contes sénégalais issus de la tradition orale. Paru en 1947, le livre s’est avéré être un témoignage sans précédent des traditions et des préoccupations de la société sénégalaise.

L’auteur, l’écrivain et poète Birago Diop, a toujours été très proche du mouvement de la négritude et est l’un des premiers auteurs à avoir mis par écrit des récits issus de la tradition orale. Il a aussi été ambassadeur du Sénégal à Tunis de 1960 à 1963.

08 – «Trois prétendants… Un mari» – Guillaume Oyônô-Mbia – Pocket

Trois prétendants… Un mari est le texte de la pièce de théâtre du même nom. La pièce raconte l’histoire de Juliette, une jeune fille forcée d’épouser un prétendant qu’elle n’a pas choisi en raison de la fortune de ce dernier. Au moment de sa parution, la pièce a fait grand bruit dans un pays où la dot et le mariage forcé étaient encore légion.

Écrivain, dramaturge et conteur camerounais, Guillaume Oyônô-Mbia est l’un des rares auteurs de sa génération à s’être fait connaître tant en français qu’en anglais. En 2014, il a reçu le Grand prix des mécènes pour l’ensemble de son œuvre.

09 – «Les bimanes» – Séverin Cécile Abega – Éditions Néa

Recueil de nouvelles, Les Bimanes regroupe sept petites histoires, toutes dépeignant avec humour la vie camerounaise et les changements de la société, dénonçant au passage la corruption du pays.

Anthropologue et écrivain, Séverin Cécile Abega est considéré comme le père fondateur de la littérature camerounaise. Les bimanes fait partie des grands classiques littéraires du pays.

10 – «Le fils d’Agatha Moudio» – Francis Bebey – Éditions Clé

Paru en 1965, Le fils d’Agatha Moudio raconte l’histoire de Mbenda, jeune homme issu d’un village de pêcheurs très attaché aux traditions. Forcé d’épouser une jeune femme, il est toutefois épris d’une autre jeune fille, nommée Agatha Moudio. Le fils d’Agatha Moudio est le premier roman de Francis Bebey. Il a obtenu le Grand prix littéraire de l’Afrique noire.

Originaire du Cameroun, Francis Bebey est un journaliste radio, devenu chanteur et musicien populaire. Il s’est produit dans des dizaines de pays à travers le monde et a composé de la musique de films.

11 – «Le pagne noir» – Bernard Dadié – Présence Africaine

Le pagne noir est un recueil de 16 contes se déroulant en Côte d’Ivoire. Ils ont en commun le même protagoniste, Kacou Ananzé, un homme avare et égoïste.

Bernard Dadjé est un auteur originaire de la Côte d’Ivoire. Tour à tour journaliste, ministre de l’Éducation et de l’Information, puis ministre de la Culture, il a publié de nombreux recueils de contes et légendes, en partie autobiographiques.

12 – «Une vie de boy» – Ferdinand Oyono – Pocket

Dans le roman Une vie de Boy, Joseph, élevé par un père Blanc, est devenu employé de maison auprès d’un fonctionnaire colonial. Témoin des divergences entre la vie de ses maîtres et celle de ses amis et autres domestiques, le jeune garçon raconte son histoire à travers une critique lucide des rapports entre les Blancs et les Noirs à la fin de l’époque coloniale.

Ferdinand Oyono est un écrivain originaire du Cameroun. Il a été haut fonctionnaire, puis ambassadeur du Cameroun à New York, en Algérie et en Grande-Bretagne, entre autres.

13 – «Œuvre poétique» – Léopold Sédar Senghor – Points

Le recueil Œuvre poétique regroupe l’intégralité des écrits de Léopold Sédar Senghor, soit des poèmes mais aussi des chants, des lettres, des élégies et bien plus.

Homme de lettres et homme politique, Léopold Sédar Senhor a été secrétaire d’État à la présidence du Conseil des ministres, ministre conseiller de la République française et premier président de la République du Sénégal, poste qu’il a occupé pendant 20 ans. Auteur du l’hymne national du Sénégal, il est également le premier Africain à avoir siégé à l’Académie française.

14 – «Fureurs et cris de femmes» –Angèle Rawiri – Encre Noire

Le roman Fureurs et cris de femmes relate l’histoire de deux époux, Émilienne et Joseph, qui se retrouvent désespérés à la mort de leur fille. N’ayant jamais pu accepter Émilienne, la mère de Joseph tente alors de convaincre son fils de divorcer.

Originaire du Gabon, Angèle Rawiri a publié trois romans avant son décès, en 2010.

15 – «La petite fille du réverbère» – Calixthe Beyala – Albin Michel

L’histoire de La petite fille du réverbère gravite autour de la petite Tapoussière, 11 ans. Élevée par sa grand-mère dans un village isolé du Cameroun, elle rêve de retrouver son père, qu’elle n’a jamais connu. Le roman est inspiré de la vie de l’auteure, élevée par sa grand-mère après le divorce de ses parents.

Calixthe Beyala est issue d’une famille noble camerounaise. Elle a publié de nombreux romans à succès dont C’est le soleil qui m’a brûlée et Maman a un amant, qui lui a valu le grand prix littéraire d’Afrique noire.

16 – «La saison de l’ombre» – Léonora Miano – Grasset

Récipiendaire du prix Femina en 2013 et du Grand prix du roman métis, La saison de l’ombre relate le drame que vivent les mères d’un village d’Afrique après la disparition d’une dizaine de jeunes garçons de la communauté. Au fil de leurs recherches, elles apprendront que leurs fils ont été vendus à des étrangers.

Originaire du Cameroun, Léonora Miano s’est fait remarquer dès son premier roman, L’intérieur de la nuit, qui a reçu pas moins de six prix distincts, dont le Prix du premier roman de la femme. Son œuvre témoigne avec acuité de l’histoire africaine.

17 – «Et Dieu seul sait comment je dors» –Alain Mabanckou – Présence Africaine

Auguste-Victor, le protagoniste du roman Et Dieu seul sait comment je dors d’Alain Mabanckou, est un Antillais solitaire et mystérieux, hanté par de nombreux démons. Le jour où il débarque à l’improviste dans un village de Guadeloupe, il retient l’attention de Makabana, un vieil homme arrivé dans le village dans des circonstances similaires des années plus tôt.

Alain Mabanckou est un écrivain congolais. Récipiendaire de nombreux prix littéraires, notamment le prix Renaudot pour son livre Mémoires de porc-épic, il a été récompensé en 2012 par l’Académie française.

18 – «Batouala» – René Maran – Albin Michel

Paru en 1921, Batouala est le premier livre d’un auteur noir à avoir reçu le prix Goncourt. Le roman relate l’histoire d’un village africain du point de vue de Batouala, un grand chef guerrier de la population des Banda. À travers ce récit, l’auteur dresse un portrait parfois critique du colonialisme.

René Maran est un écrivain originaire de Martinique. Administrateur colonial, notamment au moment de la rédaction de son livre, il a ensuite travaillé comme journaliste.

19 – «Amkoullel l’enfant peul» – Amadou Hampâté Ba – J’ai  lu

Dans Amkoullel l’enfant peul, Amadou Hampâté Ba raconte son enfance et son adolescence dans un Mali dirigé par l’islam, avec en trame de fond les premiers balbutiements de la Première Guerre mondiale.

Amadou Hampâté Ba est né au Mali dans une famille noble. Écrivain et technologue puis membre de l’UNESCO, il a passé toute sa carrière à défendre les traditions ancestrales. Il est d’ailleurs à l’origine du proverbe : « En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle.

20 – «Peau noire, masques blancs» – Frantz Fanon – Points

Paru en 1952, Peau noire, masques blancs est un essai de Franz Fanon à propos des traces laissées par le colonialisme, notamment en ce qui a trait au racisme et au rapports entres Blancs et Noirs. Basé sur les expériences personnelles de l’auteur, cet ouvrage est un jalon important de la littérature anti-colonialiste.

Franz Fanon est un psychiatre et essayiste né en Martinique. Pionnier du mouvement de pensée tiers-moniste, il a passé toute sa carrière à tenter de comprendre les impacts psychologiques du colonialisme, tant pour les colons que les colonisés.

21 – «Allah n’est pas obligé» – Ahmadou Kourouma – Points

Ayant reçu le prix Renaudot en 2012, Allah n’est pas obligé est un roman d’Ahmadou Kourouma qui relate l’histoire de Birahima, un enfant des rues de Togobala, en Côte d’Ivoire. Après la mort de sa mère, le garçon entreprend un long voyage vers le Libéria afin de rejoindre d’autres membres de sa famille. Or, il se fait rapidement enrôler comme enfant-soldat. Livre poignant sur une réalité taboue, Allah n’est pas obligé a aussi remporté le prix Goncourt des lycéens.

Ahmadou Kourouma est un écrivain ivoirien. Auteur de plusieurs romans entre 1968 et 2003, il est connu pour avoir dépeint dans ses œuvres l’histoire coloniale de son pays d’origine. Au moment de son décès, en 2003, Ahmadou Kourouma travaillait sur la suite d’Allah n’est pas obligé. Cet ultime roman, Quand on refuse on dit non, a été publié un an après sa mort.