Yoruba


Le Gèlèdé, est une cérémonie pratiquée par la communauté Yoruba-Nago établie dans la région Yoruba-Nago au Bénin, au Nigeria et au Togo.

La ville de Kétou est considérée par toutes les sources connues comme la cité de naissance de la pratique de masque Gèlèdé. Les origines de cette pratique de masque remonteraient également presque aussi loin dans le temps que la fondation du royaume de Kétou.
À Kétou, le Gèlèdè est une société secrète à laquelle on adhère pour se protéger de la mort, de la maladie, pour assurer son épanouissement, la richesse et la fécondité. Le Gèlèdè apparaît comme la réponse de la société à la sorcellerie, cause des calamités telles que les épidémies ou la sécheresse suivant les croyances locales. La femme est la clé qui ouvre la porte à la compréhension du contexte symbolique et rituel du Gèlèdè. En effet, dans la société [Yoruba], la femme est censée posséder une force vitale qui présente deux facettes : l’une positive, comme créatrice et protectrice de la vie, douée de la connaissance des pouvoirs curatifs des plantes, force régulatrice garante de l’ordre social et moral ; l’autre négative, destructrice, responsable de la stérilité, de la sécheresse, des épidémies et de la mort. Le Gèlèdè serait le tribut à payer aux pouvoirs mystiques des femmes, dont il faut se protéger et qu’il faut apaiser afin de les transformer en puissance bénéfique pour la société. Pour apaiser les “mères” comme il est coutume de les appeler, les hommes se mettent sur la tête le masque. Avec un foulard léger et une robe à longues manches, ils dissimulent leur physionomie ; ils attachent des grelots aux chevilles et dansent.

Les masques sont sculptés par des artistes à partir d’un morceau de bois cylindrique et peints en polychromie. La plupart des masques ont des caractéristiques communes aux œuvres Yoruba comme les yeux en amande et les trois courtes scarifications sur les joues ou le front qui sont tenus en haute estime par les Yoruba. Le masque Gèlèdé est constitué de deux parties. La partie inférieure représente un visage de femme calme sous une forme conventionnelle simple et statique. La partie supérieure est au contraire très vivante et complexe et liée à la créativité de l’artiste. Elle est le symbole les pouvoirs intérieurs des femmes.

Des figures d’animaux sont souvent utilisées. Le serpent est symbole de pouvoir, et des qualités féminines et patience et de sang-froid, mais également le symbole de la vigilance, car selon le proverbe « le serpent dort mais il continue de voir ». L’oiseau est le messager des « mères » et représente les pouvoirs nocturnes maléfiques des sorcières.